• Pour l'historienne Mona Ozouf, prix du Printemps du Livre 2012, les livres sont menacés. "J'ai réuni dans ce livre, explique-t-elle, des articles que, pendant quarante ans, j'ai donnés au Nouvel Observateur. C'est une actualité littéraire fantasque qui les a souvent inspirés et les figures imposées du journal en ont dicté la forme."

    Printemps du Livre de Cassis: Mona Ozouf plaide "La cause des livres" 

    Le livre de Mona Ozouf est "une alerte"

    Fille d'instituteurs bretons, Mona Ozouf, née en 1931, retient de son éducation républicaine, les valeurs de l'excellence scolaire. Normalienne, agrégée, elle se distingue par ses travaux sur la Révolution, la République et son école, les femmes de lettres et le lien entre littérature et histoire.

    "J'ai intitulé ce recueil d'articles "La cause des livres" pour me détacher de l'urgence, de l'éphémère, de l'actualité et inviter le lecteur à y piocher au hasard littéraire, à passer de la cour de Marie-Antoinette au salon de Voltaire. Plutôt qu'un plaidoyer, ce livre est une alerte envers un monde qui accélère sa course vers l'inconstant, mais par dessus tout, une reconnaissance envers les œuvres et leurs auteurs."

    Pourquoi les livres sont-ils menacés ? "Ils le sont parce qu'il y a une crise globale de la lecture. Pas parce que les enfants n'apprendraient plus à lire à l'école, mais parce que la lecture est menacée par la difficulté de se procurer, dans notre société, les biens indispensables à la lecture: le silence, la solitude et, de façon provocante, j'ai envie d'ajouter l'ennui. Si je compare l'emploi du temps de ma jeunesse à celui de mes petites-filles, je vois à quel point le leur est gavé d'"activités", comme disent les parents obsédés à l'idée qu'il faut remplir le "programme". Dans mon souvenir, les jeudis, les dimanches, les vacances étaient totalement vides de projets, de loisirs organisés et il y avait là, forcément, un recours au livre qui était le seul moyen de sortir de la vacuité de ces après-midi interminables !".

     

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  • L'histoire européenne s'était invitée à la 1ère rencontre du second week-end du XXVe Printemps du Livre de Cassis avec Carlo Ginsbourg, pour Mythes emblèmes traces, Morphologie et histoire, publié aux Éditions Verdier. "Carlo Ginsbourg, c'est l'écrivain vivant le plus traduit au monde", a indiqué Antoine Spire en l'accueillant. 

    Printemps du Livre de Cassis: Carlo Ginsbourg décrypte la sorcellerie

    Carlo Ginsburg s'est penché sur les procès de sorcellerie au Moyen-Âge. /Photo C.R.

    Né en 1939 à Turin, historien de l'art, de la sorcellerie et de la culture paysanne, l'Italien Carlo Ginzburg, professeur à l'Université de Californie et à l'École normale de Pise, est salué comme l'un des historiens les plus importants de sa génération, notamment en tant qu'éminent représentant de la microhistoire qui consiste à s'intéresser à des éléments mineurs pour en tirer des conclusions sur la société qui les a produits.

    Un historien atypique: "Dans mon travail sur la sorcellerie et le sabbat, je rassemblais sur la base d'affinités formelles des mythes et des croyances provenant de périodes et de milieux culturels différents qui présentaient des homologies profondes. En somme, J'utilisais la morphologie comme une sonde pour pêcher des couches apparemment sans rapport, inatteignables avec les outils habituels de l'histoire: ma méthode est plus morphologique qu'historique".

    Stupéfiant d'érudition et de rigueur, Ginsbourg présente dans ce gros livre - 336 pages rassemblant huit articles écrits de 1961 à 1984 - les étapes clés du développement d'une approche renouvelant significativement les méthodes historiques. Alors que les sujets traités pourraient parfois être jugés bien arides, le style enlevé, le sens de la formule et l'acuité de la pensée, séparant toujours faits, hypothèses, analogies et interrogations, rendent la lecture joyeuse. Parmi les questions posées, l'une des plus abordables pour le non-spécialiste: "Comment l'étude des procès de sorcellerie nous éclaire-t-elle sur les croyances populaires du Moyen Âge ?"

     

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  • Imaginé par l'association Le Printemps du Livre et soutenu par la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale et le Conseil général, le concours d'écriture des collégiens vise à leur faire rencontrer la littérature par une approche croisée des langages (écriture, oralisation, arts plastiques et musique). Il s'adresse cette année aux élèves de six collèges du bassin est de Marseille: Gilbert Rastoin (Cassis), Jean Jaurès et Virebelle (La Ciotat), Saint-Augustin (Carnoux), Jean de La Fontaine (Gémenos) et Louis Aragon (Roquevaire).

    Cassis: Le Printemps du Livre invite les collégiens à l'écriture

    Ils peuvent avoir le sourire, ils sont lauréats du concours d'écriture du Printemps des Collégiens. /Photo C.R.

    Les concurrents avaient été invités à réfléchir, puis à écrire, sur le thème riche d'implications du XXVe Printemps du Livre: "Horizons multiples". Avec l'aide de leurs professeurs de français et du documentaliste de leur établissement, ils ont dialogué en classe avec un musicien, Simon Sieghers, et des écrivains, Florence Hinkel et Marc Séassau, avant de se frotter à la démarche de la créativité et de produire de nombreux textes et réalisations plastiques.

    Vendredi dernier, pour la proclamation du palmarès, quelque 300 écrivains en herbe ayant accepté de concourir avaient investi les gradins de l'amphithéâtre Jerome-Hill à la Fondation Camargo. En ouvrant la cérémonie, Danielle Milon, maire de Cassis, a tenu à remercier les partenaires du Conseil général et de l'Éducation nationale, ainsi que le Rotary-Club qui offre les seconds prix et le Lions-Club pour son don généreux à l'association.

    "Vous avez composé sur un thème donné, a-t-elle déclaré en s'adressant aux élèves, l'écriture est votre plus grand espace de liberté, il est inaliénable. Continuez à lire, beaucoup, pas seulement sur une tablette, mais sur le papier dont l'odeur et les sensations sont irremplaçables. Continuez à écrire, à vous exprimer en vous recentrant sur les vraies valeurs. Bien sûr, il va y avoir des gagnants, c'est la vie, mais vous êtes tous gagnants, parce que vous avez participé."

    Cassis: Le Printemps du Livre invite les collégiens à l'écriture

    Les musiciens de Nine Spirit ont mis en musique les plus beaux écrits des collégiens. /Photo C.R.

    Avant le moment tant attendu de la remise des prix, les élèves de chaque collège ont présenté leur travail et expliqué ce que les écrivains rencontrés leur avaient apporté. Dimension supplémentaire de ce Printemps des collégiens, la musique: "Lors des ateliers avec les collégiens, a expliqué le tromboniste Simon Sieghers du Groupe Nine Spirit, nous les avons amenés à découvrir le contenu musical des textes et leur avons donné des pistes pour écrire autrement et rythmer les leurs", a-t-il ajouté avant de réjouir l'assistance, avec son guitariste et son contrebassiste, d'une éblouissante improvisation musicale sur les plus beaux écrits des collégiens.

     

    LE PALMARÈS

    • Prix des collèges: Tess Ducourti (4e2, Gilbert-Rastoin); Mathis Brunel (5e, Jean de La Fontaine); Lucie Bonnet (3e2, Louis-Aragon); Lilian Alessandri (4eD, Virebelle); Camille Charlet (6e Clé, Jean-Jaurès).

    • Premiers prix d'écriture: Léa Claud (6e1, Gilbert-Rastoin); Estelle Giraud (5e4, Louis-Aragon); Théo Mas (4e, Louis-Aragon); Clarisse Delaspre (3e, Louis-Aragon).

    • Grand Prix: Tom Rivière (3e5, Gilbert-Rastoin).

    • Prix d'Arts plastiques: Un autre monde (œuvre collective de 6 élèves, 6e, Gilbert-Rastoin); Coline Pratviel pour Rêves (5e3, Louis-Aragon); Frise (œuvre collective de 4 élèves, 4e, Gilbert-Rastoin); La valise (œuvre collective de 3 élèves, 3e, Gilbert-Rastoin).

    • Prix Coup de cœur de l'association: Écriture: Ambre Lamson, 3e Clé, Jean-Jaurès). Arts Plastiques: Lucie Donadio pour Horizons multiples (4e1, Virebelle).

    • Prix de l'originalité: Arnaud Ayela (5e, Louis-Aragon).

     

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  • Pour le Printemps du Livre de Cassis, l'écriture cinématographique ne cède en rien à l'écriture littéraire stricto sensu: chaque année, il rend hommage à un grand cinéaste en revenant sur sa filmographie. Le cinéaste de la XXVe édition, c'est Claude Lelouch, avec quatre films: Un homme et une femme, Roman de Gare, Ces amours-là et D'un film à l'autre.

    Cassis: Claude Lelouch et ses acteurs racontés en photos

    Au Bar du XXe, Valérie Perrin et Claude Lelouch ont dédicacé "Ces amours-là, carnet de tournage". /Photo C.R.

    Le tournage en 2009 de "Ces amours-là", le 43e film de Claude Lelouch, projeté jeudi, a donné naissance à un livre, celui de la photographe Valérie Perrin, engagée par Claude Lelouch comme photographe de plateau. Tous deux étaient étaient mardi dernier au Bar du XXe siècle pour dédicacer cet ouvrage, une vraie œuvre d'art, dont les photos sont à couper le souffle.

    "L'un des personnages, Jim Singer est photographe de guerre, il fallait que je le prenne en train de travailler, il fallait transformer des photos de tournage en photos de guerre, explique Valérie Perrin. Avant ce film, j'étais photographe amateur, mais quand Lelouch m'a choisie, j'ai fait une formation à l'École de l'image des Gobelins pour acquérir un savoir-faire professionnel. En commençant le tournage, j'avais un trac fou! C'est vrai que c'était difficile et épuisant, les décors, les figurants, les acteurs changeaient tous les jours. C'est comme si j'avais fait dix films dans un."

    Ce livre dépeint le vécu quotidien du réalisateur et des acteurs à travers des photos, des réflexions et des dialogues saisis au vol. Des moments intimes sur le tournage d'un film qui a très longtemps hanté Lelouch.

    "J'ai voulu engager Valérie comme photographe de plateau, assure ce dernier, parce que je recherchais quelqu'un qui verrait sur mon plateau ce que ma caméra ne filmerait pas et parce que j'avais décelé en elle un double talent, de photographe et d'écriture. Des arts très différents, mais elle bâtit un pont entre les deux". Le résultat est impressionnant !"

    En ce moment, a-t-il conclu, Valérie travaille avec moi sur le tournage de "Salaud, on t'aime", le film d'une chronique familiale, avec Johnny Hallyday en reporter de guerre, Sandrine Bonnaire et Eddy Mitchel.

     

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  • Dans cinq mois, les élèves de CM2 des écoles primaires se retrouveront en 6e dans un nouvel établissement qu'il leur faudra apprendre à connaître. Un passage toujours un peu traumatisant, d'autant que, eux, les "grands" du primaire, vont repasser au statut de "petits", une situation déjà subie lors du passage de la maternelle au cours préparatoire.

    Cassis: Premiers pas au collège des Gorguettes pour 200 élèves de CM2

    André Morel, Mohamed Driouiche et Mme Jeantet ont accueilli mardi au collège les futurs élèves de 6e. /Photo C.R.

    "C'est pour faciliter leur adaptation à la rentrée que nous organisons, en partenariat avec les directeurs et professeurs des écoles, cette prise de contact pour démystifier l'entrée dans le cycle secondaire. Une étape dans leur vie scolaire qui, bien sûr, va bouleverser leurs habitudes", explique André Morel, le principal du collège Gilbert-Rastoin.

    Les petits "amabassadeurs du collège"

    Mardi dernier, quelque deux cents élèves des classes de CM2 des écoles du secteur Cassis Carnoux Roquefort-La Bédoule ont visité le collège, les uns le matin, les autres l'après-midi. Divisés en groupes et accompagnés par leurs maîtres et des parents d'élèves, ils ont reçu le "Petit guide futé pour réussir sa rentrée" et visité l'établissement sous la conduite d'élèves-pilotes de 6porteurs d'une pancarte - les "ambassadeurs du collège" - et de professeurs du collège pour en découvrir l'architecture complexe, les classes, le restaurant, le CDI, les salles spécialisées et, bien entendu, la cour de récréation ! Ils ont eu droit aussi à des mini-cours pour présenter les matières enseignées en 6e.

    En les accueillant au réfectoire pour une collation, Mohamed Driouiche, le principal-adjoint, leur a présenté l'équipe de direction: André Morel, le principal, Mmes Jeantet, gestionnaire et Azopardi, conseillère d'éducation, ainsi que le chef de cuisine, Thierry Morel. Il a tenu à remercier "les surveillants, en particulier Béatrice Reguezza pour son aide dans l'organisation de cette journée, les maîtres et les parents d'élèves qui vous accompagnent, les professeurs du collège qui ont pris sur leur temps et les élèves de 6e qui vous ont piloté dans l'établissement".

    Un nouveau principal à la rentrée

    André Morel, pour sa part, a souligné l'importance de cette opération: "Cette journée est destinée à dédramatiser votre entrée en 6e, à vous rassurer et à vous permettre de faire connaissance avec les locaux, à voir comment se passe la vie au collège. Nous espérons qu'elle vous donnera envie d'être avec nous début septembre. Je vous souhaite un bon 3e trimestre, pour bien préparer votre entrée en 6e." Une rentrée qui verra un nouveau principal prendre les commandes du collège, puisque André Morel s'apprête à prendre sa retraite.

    Après une demi-journée bien remplie, tous ces futurs anciens CM2 sont remontés à bord de leur bus respectifs, histoire de reprendre, pour quelques semaines encore, le chemin de l'école primaire.

     

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  • Dimanche dernier au Bar du XXe siècle, la librairie Préambule accueillait pour un nouvel "apéro littéraire", les membres de l'association "Cassis la rivière mystérieuse" venus dédicacer le livre "Les rivières de Cassis" qu'elle vient de publier en nom collectif.

    Cassis: Les rivières de Cassis dévoilent une part de leurs mystères

      Les auteurs du livre "Les rivières de Cassis" en dédicace au Bar du XXe siècle. /Photo C.R.

    Cet ouvrage est en effet consacré aux deux rivières souterraines, connues depuis l'antiquité, qui se jettent, l'une à l'entrée de Port Miou, l'autre au Bestouan. Exutoires du plus grand réseau de galeries ennoyées d'Europe, elles témoignent de l'existence d'un karst profond formé lors de périodes géologiques où le niveau de la mer était 1 000 m plus bas qu'aujourd'hui.

    Très attendu, cet opus devient la référence sur la question, dans l'état actuel des connaissances. Remarquablement documenté, il passe en revue toutes les actions engagées pour explorer ces rivières, depuis la redécouverte en 1705 par le comte de Marsigli de l'étrange fleuve sous-marin de Port Miou jusqu'aux explorations récentes des spéléonautes équipés de recycleurs, en passant par les plongées de l'OFRS en 1955 et de la FFESSM, sans oublier la tragique disparition en 1960 du biologiste américain Conrad Limbauch.

    Les principaux gouffres du massif susceptibles d'alimenter les rivières souterraines de Port Miou et du Bestouan sont décrits en détail et un chapitre traite de la construction en 1971 par la Société des Eaux de Marseille et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières d'un barrage anti sel dans la galerie immergée. Des travaux novateurs qui n'avaient cependant pas permis d'abaisser suffisamment la salinité pour autoriser une exploitation commerciale de cette ressource en eau.

    Enfin un aperçu géologique, plonge le lecteur dans les arcanes de l'antique "Téthys" et propose une explication sur l'histoire de ces rivières et le processus de creusement de leurs galeries.

    "Les rivières de Cassis", en vente à la Librairie Préambule, 8 rue Pierre-Eydin à Cassis, Tél 04 42 01 30 83.

     

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