• Printemps du livre de Cassis: Antoine Compagnon revit sa jeunesse

    Historien de la littérature française, critique littéraire, professeur à l'Université Columbia (New York) et au Collège de France, Antoine Compagnon fait rêver ses étudiants en leur parlant de Montaigne, de Baudelaire et de Proust. Il est fils de général, polytechnicien et ingénieur des Ponts et chaussées, ce qui peut surprendre pour un littéraire ! Il est aujourd'hui membre du jury du Prix de la BnF et fait partie depuis 2006 du Haut Conseil de l'éducation.

    Printemps du livre de Cassis: Antoine Compagnon revit sa jeunesse

    Antoine Compagnon retourne en première ! /Photo C.R.

    Dans "La Classe de rhéto" (la classe de rhétorique, c'est la 1ère), Antoine Compagnon  raconte une année scolaire (1965-1966) d'internat au Prytanée de la Flèche, près du Mans, un très austère établissement militaire en charge d'instruire et de formater les futurs chefs de l'armée: "Les établissements de ce genre, le Prytanée comme la plupart des internats des grands lycées de Paris et de province, avaient peu évolué depuis le XIXe siècle jusqu'à la fin des années 60, explique Compagnon. Aujourd'hui, le Prytanée est mixte, il n'y a plus de petites classes, les études commencent au niveau du lycée. L'expérience que je raconte est celle d'avant mai 68."

    Dans son livre, l'auteur retrace le parcours initiatique d'un fils de général (son père a appartenu à l'état-major de la 2e DB) qui rentre d'Amérique pour être propulsé, à 15 ans, au cœur du "bahut" militaire, une micro-société avec sa hiérarchie, ses rapports de force et ses bizutages, mais aussi ses solidarités. Une institution tenue par d'anciens sous-officiers rongés par l'amertume de la décolonisation.

    "Cette époque, toute une génération la vit comme un après-guerre, voire comme un entre-deux guerres: la réponse à la question "Vivre dans ce pays, être français, qu'est-ce que ça veut dire ?" s'imposait d'elle-même. Quand il s'agit, comme pour ces jeunes, de servir la patrie, voire de mourir pour elle, l'identité nationale est une évidence". Antoine Compagnon cherche à exhumer l'identité, à commencer par les valeurs et la langue: "La France, c'est d'abord la langue. En écrivant ce livre, je voulais retrouver les mots qui étaient alors les nôtres, qui allaient avec le mode de vie de la province, de la ruralité, qui n'est jamais très loin dans les familles françaises".

     

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