• Cassis: Un Cassiden découvre le pont entre les virus et les cellules

    Ils viennent de faire la couverture du dernier numéro de Science (19 juillet), l'une des deux plus grandes revues scientifiques du monde (l'autre étant Nature). Ils sont deux virus, leur nom est Pandora et c'est un Cassiden qui les révèle à la communauté scientifique.

    Cassis: Un Cassiden découvre le pont entre les virus et les cellules

    Pandoravirus dulcis (microscopie électronique à transmission). En médaillon, le Pr. J.M. Claverie. /Photos Mathieu Legendre (IGS) et DR

    La découverte, signée du laboratoire marseillais "Information Génomique et Structurale" (IGS-UMR7256, CNRS-AMU) - dirigé par un chercheur cassiden, le Pr. Jean-Michel Claverie - associé au laboratoire de Biologie à Grande Échelle (CEA-INSERM-Joseph Fourier, Grenoble), fera date dans l'histoire de la Virologie: celle de deux virus géants dont le nombre de gènes rivalise avec celui des plus petites cellules eucaryotes ("à noyau").

    D'un type totalement nouveau, ces deux virus, qui n'infestent que des amibes, ont été baptisés "Pandoravirus", clin d'œil à leur forme en amphore et à leur contenu génétique mystérieux: "Après Mimivirus, découvert il y a 10 ans, et plus récemment Megavirus, explique le Pr. Claverie, nous pensions avoir exploré la limite ultime de la taille et de la complexité génétique du monde viral. En effet, avec des particules d'un diamètre avoisinant le micron et un ADN codant pour plus de 1 100 protéines, ces virus géants infectant des amibes empiétaient déjà largement sur le territoire que l'on pensait réservé aux bactéries."

    Mais la découverte sur les côtes chiliennes de Pandoravirus salinus et ses 2 550 gènes démontre que la complexité des virus peut atteindre et dépasser celle de certaines cellules eucaryotes. "La discontinuité entre les mondes viraux et cellulaires, érigée en dogme dans les années 50, est désormais comblée", ajoute le chercheur.

    Autre surprise révélée par l'analyse de P. salinus et de Pandora dulcis, découvert dans une mare d'eau douce à Melbourne: ils n'ont aucun point commun avec les autres virus géants. Ni dans leur forme, arrondie et non pas icosaédrique; ils n'ont aucun gène leur permettant de fabriquer une protéine majeure de capside, la brique de base des virus traditionnels et seules 6% des protéines codées par leurs gènes ressemblent à une protéine déjà répertoriée dans les autres virus ou les organismes cellulaires.

    Malgré tout, les Pandoravirus, ces véritables martiens du mode viral, ne sont pas des extra-terrestres puisqu'ils utilisent le code génétique universel, commun à tous les organismes vivants sur notre planète. Leur découverte montre aussi que notre Terre recèle d'énormes ressources génétiques dont l'exploration et l'étude détaillée pourraient ouvrir de nouvelles pistes à la recherche d'applications biotechnologiques et biomédicales.

    Contact: Jean-Michel Claverie, jean-michel.claverie@igs.cnrs-mrs.fr, Information Génomique et Structurale, UMR 7256, CNRS, Aix-Marseille Université, Case 934, 163 avenue de Luminy, 13288 Marseille Cedex 09.


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