• Cassis: Ils creusent pour retrouver la rivière mystérieuse

    Connues depuis l'antiquité, deux rivières souterraines se jettent, l'une à l'entrée de Port Miou, l'autre au Bestouan. Exutoires du plus grand réseau de galeries ennoyées d'Europe, elles témoignent de l'existence d'un karst profond formé lors des périodes géologiques où le niveau de la mer était 1 000 m plus bas qu'aujourd'hui.

    Cassis: Ils creusent pour retrouver la rivière mystérieuse

    La journée finie, le dernier spéléo remonte des entrailles de la terre. /Photo C.R.

    Née en 2006, l'association "Cassis, la rivière mystérieuse" veut explorer ces étonnantes cavités sous-marines. Une volonté partagée par la ville de Cassis, l'ancien Syndicat de recherches de Port Miou (SRPM), les spéléonautes et les spéléologues. Car une exploration approfondie est indispensable à toute mise en valeur de cette manne aquatique qui pourrait constituer une défense rapprochée de la commune et du Parc national des calanques en cas d'incendie de forêt, voire aider à satisfaire des besoins en eau sans cesse croissants.

    Cassis: Ils creusent pour retrouver la rivière mystérieuse

    Danielle Milon et Pierrette Lopez, maire de Nans-Les-Pins et épouse d'un des spéléos, sont venues saluer les bénévoles qui déblaient le gouffre. /Photo C.R.

    Plusieurs approches sont menées de front par l'association. "La plongée humaine, pour remonter les rivières souterraines à partir de leur exutoire. Mais aussi l'exploration des cavités du Massif des Calanques et des massifs environnants, avec l'idée d'accéder aux deux cours d'eau souterrains à partir de la terre ferme, pour tenter de découvrir comment ils se sont formés et de situer leur origine, probablement commune", assure le président de l'association, le spéléologue Gérard Acquaviva.

    "L'étude des reports topographiques des signaux émis par les balises dans la rivière du Bestouan montre qu'elle se dirige vers le gouffre du Mussuguet 3 qui s'ouvre sur les hauteurs dominant le CES des Gorguettes, explique-t-il. Nous avons donc décidé une opération de désobstruction du fond de ce gouffre, bouché par un éboulis à -34 m." Cette opération s'est déroulée, avec l'accord du maire de Cassis, Danielle Milon, des autorités du Parc National et de l'ONF, du 20 septembre au 29 septembre. "Je tiens à remercier le maire et les services de la ville qui, avec Paul Gambi et Hélène Biondi, nous ont fourni une assistance logistique et matérielle considérable", a ajouté le président.

    Un gros chantier en vérité, avec portique de levage, treuil sur rail, groupe électrogène, extraction du CO2 et apport d'air frais, dispositifs d'éclairage… Jeudi soir, Danielle Milon s'est rendue sur place pour constater l'avancement du chantier. En 6 jours, les bénévoles ont abattu un travail extraordinaire, remontant quelque 7 m³ de déblais: "Nous avons progressé d'environ 2,50 m en profondeur, mais nous ne savons pas s'il nous reste encore 1 m avant de déboucher le gouffre… ou 50 m. Pour cela il faut creuser encore. Si on aboutit, ce sera fantastique, car on aurait accès à une énorme ressource d'eau non saumâtre en plein cœur du Parc National!"

    "Je suis très impressionnée, a assuré le maire, il n'y a que des bénévoles pour faire ça!"


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