• Cassis: Deux jeunes hommes sur les GR de Dunkerque à Cassis

    C'est une belle histoire, de celles qui font chaud au cœur en ces temps de déprime. Deux jeunes ingénieurs agronomes, Guillaume Taufflieb (24 ans) et son ami Colin Van Reeth (23 ans), tout juste diplômés de l'école AgroSup Dijon, l'ont écrite au bout de leurs chaussures en traversant la France à pied, de Dunkerque à Cassis, en 37 jours, histoire de se dégourdir les jambes… et la tête.

    Cassis: Deux jeunes hommes sur les GR de Dunkerque à Cassis

    Colin et Guillaume ont traversé la France en 37 jours et fait de belles rencontres. /Photo C.R.

    "Nous sommes sportifs, d'ailleurs plus habitués à courir qu'à marcher, ont expliqué Guillaume et Colin à leur arrivée vendredi dernier sur la plage de la Grande mer. Notre objectif initial, c'était le défi sportif." Partis à trois, ils n'étaient plus que deux, huit jours après: "Ça été un choc, le défi sportif ne suffisait plus, nous avons compris qu'il fallait aller à la rencontre des gens."

    Ainsi, chaque jour, à l'approche de la fin de journée, après 10 à 12 heures de marche sur les GR, la fatigue, la fringale et la flemme de monter la tente aidant, ils ont poussé jusqu'au prochain village, pour demander un abri pour la nuit. On pense que les chances de deux échalas, pas rasés, dépenaillés et sales de la journée de marche sont quasi nulles. En fait, "après l'instant de surprise et le temps pris pour nous dévisager, entendre nos explications et peser le risque de nous faire entrer, on nous accueillait avec beaucoup de gentillesse. Outre le gîte, on nous offrait souvent de partager le dîner, voire un copieux petit déjeuner le lendemain, parfois de prendre une douche et de laver nos vêtements et même des victuailles pour la route! Cela s'est passé plusieurs fois aussi dans des mairies de campagne: le "service public du cœur" en quelque sorte. Surnaturel !"

    Vous avez dû faire de belles rencontres ? "Oui, celle-ci surtout qui nous marquera toute notre vie: nous étions en Picardie, à Nampcel, nous cherchions notre route sous un vrai déluge: impossible de sortir la carte. Une dame, dans une petite maison, nous a appelés: "Vous êtes perdu? J'ai une carte, venez prendre un café", nous a-t-elle dit avec un accent bizarre. Nous avons parlé, elle était québecoise, conteuse et sculptrice, référente en France de la culture amérindienne. Elle fabrique des bijoux amérindiens et nous a offert à chacun un petit collier avec une tortue: "au moment de la création de l'univers, le grand Manitou a déposé la Terre sur le dos d'une tortue", a-t-elle expliqué. Ça n'a duré que 20 minutes, mais c'était d'une intensité et d'un bonheur incroyable. Ce collier est le symbole de notre voyage."

    "Alors que l'heure est à la méfiance, à l'indifférence, au repli sur soi, cette spontanéité d'accueils chaleureux de la part d'inconnus n'est-elle pas porteuse d'espoir, de confiance et d'envie des autres", ont conclu Guillaume et Colin.

    LES CHIFFRES

    Partis de Dunkerque le 25 septembre, ils ont rallié la plage de la Grande mer le 1er novembre après avoir parcouru 1 464 km au fil d'étapes de 40 à 50 km, traversé 7 régions et 16 départements, marché 320 heures, grimpé 13 500 m de côtes, lestés chacun d'un sac de plus de 15 kg ! Avec, en moyenne, une douche tous les trois jours…


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