• Cassis: Virginia Woolf, amoureuse de Cassis dans les années 20

    Samedi dernier à la Meva, les Amis du Musée de Cassis étaient invités par leur président Gérard Gaudin, agrégé d'histoire, à écouter l'écrivain Joëlle Gardes conter "les haltes cassidennes de Virginia Woolf".

    Cassis: Virginia Woolf, amoureuse de Cassis dans les années 20

    Joëlle Gardes a retracé "les haltes cassidennes de Virginia Woolf". /Photo C.R.

    Après un rappel de la vie et des origines de Virginia Woolf (1882-1941), féministe, écrivain de génie, critique littéraire et éditrice qui a fasciné ses contemporains par sa créativité d'avant-garde, la conférencière s'est penchée sur la menace constante qui pesait sur elle, la folie: "son grand drame, pendant ces périodes où sa raison vacillait, était de ne pouvoir écrire. Dès qu'elle allait mieux, elle recommençait à écrire, l'écriture était pour elle une ascèse et une thérapie."

    Des dépressions successives: à 13 ans à la mort de sa mère, à 22 ans à la mort de son père, à 30 après son mariage, à 33 ans encore. En même temps, elle connaît le succès littéraire, elle est traduite en France, mais la réussite ne compense pas les failles d'une existence marquée par le deuil et la folie. L'origine de ce mal-être? "Un environnement familial très lourd, une famille victorienne austère à l'esprit étroit, un milieu de censure, la condamnation permanente du plaisir. À 6 ans et à 13 ans, les agressions sexuelles de ses demi-frères qui la marquèrent profondément et provoquèrent en elle un flottement sur son identité sexuelle. Son grand drame fut aussi de ne pas avoir d'enfant, son mari se comportant plus comme un père autoritaire qui la surprotège, y compris du risque d'une grossesse, lui refusera cette joie. Une absence de liberté et de vie qui lui laissera un lourd sentiment d'échec."

    Qu'ont donc représenté pour Virginia Woolf ses quatre très courts séjours à Cassis, en 1925, 1927, 1928 et 1929 ? "Ces courtes parenthèses, en compagnie d'autres intellectuels anglais, de l'Hôtel Cendrillon au Château de Fontcreuse, en passant par les villas Corsica et La Bergère, ont constitué pour elle des moments de vrai bonheur dans une existence qui n'en a pas connu d'autres. Comme les peintres anglo-saxons installés à Cassis à cette époque, elle a été fascinée par la découverte du Sud et de sa lumière, la douceur du climat, l'idée de la liberté des corps avec le mythe de la Grèce antique. Elle éprouvait pour Cassis une fascination liée à la rareté de ses séjours, elle y oubliait ses soucis, c'était l'Eden avant la chute."

    La chute en 1941 dans une rivière, les poches lestées de lourdes pierres.


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