• Cassis: Un inquiétant témoin de la préhistoire surgi des glaces de Sibérie

    Il vient de faire la une de la prestigieuse revue scientifique américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences). C'est un nouveau virus géant baptisé Pithovirus et ce sont deux chercheurs cassidens qui l'ont révélé à la communauté scientifique.

    Cassis: Un inquiétant témoin de la préhistoire surgi des glaces de Sibérie

    Spécialistes des virus géants, les Cassidens Chantal Abergel et Jean-Michel Claverie ont réveillé Pithovirus. /Reproo C.R.

    La découverte est signée de Chantal Abergel et Jean-Michel Claverie, du laboratoire marseillais "Information Génomique et Structurale" (IGS-UMR7256, CNRS-AMU), associé au laboratoire de Biologie à Grande Échelle de Grenoble (CEA-INSERM Joseph Fourier), au Génoscope d'Evry (CEA-CNRS), et à une équipe de l'Académie des Sciences de Russie (Pushchino).

    Cassis: Un inquiétant témoin de la préhistoire surgi des glaces de Sibérie

    Pithovirus, le virus en amphore ressuscité après 32 000 ans. /Photo DR

    Pithovirus a été isolé et caractérisé dans le permafrost du nord-est sibérien, après avoir survécu à plus de 30 000 ans de congélation, puisqu'il est toujours capable d'infecter des amibes. Sa forme en amphore et sa taille (1µM) rappellent celles des Pandoravirus découverts par les mêmes chercheurs l'an dernier (lire La Provence du 25 juillet 2013), mais ces virus diffèrent sur de nombreux points: par leur génome, celui de Pithovirus est bien plus petit (500 gènes au lieu de 2 500 dont très peu en commun avec Pandoravirus), par leur protéome (une ou deux protéines communes) et par leur cycle de réplication à l'intérieur des cellules d'amibes.

    Au plan fondamental, l'implication majeure de ce travail est que la forme "en boite de pandore", autrement dit en amphore, peut cacher une grande variété de virus appartenant à des familles très différentes.

    Au plan pratique, et peut-être plus inquiétant, ce travail démontre aussi que des virus peuvent survivre à une très longue période de congélation dans le permafrost. Même si les Pithovirus, virus d'amibes, sont totalement inoffensifs pour les animaux et l'homme, ils utilisent néanmoins un type de génome et des processus réplicatifs similaires à ceux de nombreux virus pathogènes, dont le plus célèbre est celui de la variole. La notion que des virus de ce type puissent être véritablement éradiqués est donc mise à mal, s'ils peuvent rester infectieux sur des échelles de temps quasi-géologiques. D'autant que l'éventualité de leur réémergence, jusqu'alors théorique, devient plus probable au moment où le réchauffement climatique amplifie la fonte du permafrost circumpolaire et où l'exploitation industrielle des régions polaires va s'intensifier sous une pression économique croissante.

    On sait déjà que la région autonome de Chukotka d’où provient l'échantillon abrite de grandes réserves de pétrole, de gaz naturel, de charbon, d'or et de tungstène… D'où une impérieuse nécessité d'évaluer les risques pour la santé publique!


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